La photo de rue, images uniques ou séries ? (par Richie Lem)

Voici un article du photographe « Richie Lem » qui me semble intéressant. Il s’agit d’une réflexion sur le travail d’un photographe, de la lassitude de juste prendre un beau cliché mais qui ne fait pas forcément sens et de travailler sur des séries fermées ou ouvertes ».

Si le terme « photo de rue » est très vague, c’est bien parce qu’il y a tout un tas de courants, de possibilités et de champs possibles à explorer et que certaines pratiques ont des limites. Il arrive de se lasser, de ne plus savoir trop quoi faire et d’avoir l’impression que c’est une rengaine répétitive que de photographier cette silhouette qui passe derrière une porte en clair-obscur ou ce passage piéton en contre-plongée où fourmillent des parapluies colorés.

Qu’est ce qui a pu déclencher chez moi cette vision de lassitude de certaines choses ? C’est un séjour à Londres début juillet, et la préparation même à ce séjour qui m’amènent à écrire ce billet. Habituellement, je pars avec une idée en tête, un minimum, de ce que je ferais. Là c’était le néant, et pour cause, des photos de rue à Londres il y en a des millions, et si visuellement le résultat est là, beaucoup représentent bien la ville : c’est joli m’ai j’ai l’impression de voir des coquilles vides. 

Un peu comme ces magnifiques pubs où il n’y a guère plus que des touristes, et dont je n’arrive pas à saisir l’âme du lieu.

Essai Londonien

A regarder ce que proposent les réseaux sociaux sur la photographie de rue à Londres, j’y trouve une forme de répétition qui me dérange un peu: le combo bus rouge-cabine téléphonique rouge pour bien rappeler qu’on est à Londres et pas à Dallas, un tas astronomique de chapeaux et de parapluies, et de photos de vitres et à travers des vitres pluvieuses ou embuées avec parfois un ou deux néons pour enrichir l’atmosphère nocturne. Ce ne sont pas des photos moches, ce ne sont pas de mauvais photographes, sans doute sont-ils meilleurs que moi d’ailleurs, mais ils veulent en arriver où ?

https://richielem.com/lassitude-et-photo-de-rue-image-unique-et-series/

Vous trouverez l’ensemble de l’article ICI

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2 Commentaires

  1. Merci Annick, article intéressant, qui propose une approche cohérente de la photo de rue. Je rejoins l’auteur sur certains points, par sur tous : c’est sur que les réseaux sociaux poussent à l’uniformisation, des sujets, des traitements, … mais je trouve que c’est moins vrai pour la photo de rue que pour, par exemple, les paysages : Instagram, 500px, and co sont remplies d’images des mêmes lieux, prises selon le même point de vue, à la même heure, et développées dans le même esprit même si certains sont plus doués que d’autres. Je dois dire que plus ça va, plus je passe mon tour sur les splendides paysages d’Islande, de Norvège, ou du Chili… En photo de rue, je trouve plus de variété, entre n&b et couleur, approche documentaire ou plus graphique, … Je le rejoins aussi sur l’intérêt de photographier son environnement proche, et de revenir sur les mêmes lieux, ca permet de développer une approche personnelle des sujets (et par la même de -trop- tomber dans l’exotisme quand on se promène avec son appareil à l’autre bout du monde…).
    Après, je trouve l’auteur un peu dur dans la critique de « la tonne de photographes qui veulent faire la même chose » : regarder des images dans des magazines ou sur internet, essayer de reproduire ce qui nous attire, est à mon avis la meilleure façon de se faire l’œil et de développer sa technique. Et puis, s’il ne fallait faire que des photos que personne n’a faites avant, on serait nombreux à laisser notre appareil au placard !
    Enfin, je ne suis pas sur que les séries vaccinent contre l’ennui (du photographe ou de son public): j’en ai vu beaucoup, sur internet et en expo, qui m’ont laissé pour le moins dubitatif, entre thème sans intérêt (pour moi), cadrages approximatifs, lumière et tirage grisouille, … Parfois, j’ai même l’impression que la série est un bon prétexte pour présenter n’importe quoi !
    Bon, j’dis ca, j’dis rien, ce n’est que mon avis, l’essentiel au final est de se faire plaisir, à soi et si possible à ceux qui regardent nos images.
    Allez, pour celles et ceux qui continuent à se promener sur les réseaux sociaux malgré l’article du mois, quelques comptes de Street que j’aime bien : @bennybulke (du noir et blanc graphique), @samuelboivinphoto, @unisonostreet avec un super reportage sur le port de Sète récemment, @street.feelingz, un compte pour en découvrir d’autres … et le mien bien sur @jmarc_k_street :).

    PS: il y a une idée intéressante pour l’un de nos thèmes de l’année en en-tête de l’article :).

    • Merci Jean-Marc pour ce long développement, je pense que le principal est de réfléchir un peu à ce qu’on fait, pour pouvoir se construire un projet photographique qui va faire sens, mais surtout se faire plaisir, tout le monde ne cherchant pas la même chose

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