Cette année, nous commémorons les 150 ans de la Commune.
Cet épisode tragique, qui s’est déroulé entre janvier et mai 1871, a causé la mort de plusieurs milliers de personnes, sans parler des destructions de nombreux bâtiments… et de la perte de tout l’état civil de Paris.
Si le sujet vous intéresse, les Archives de Paris propose une exposition virtuelle, déclinée en quatre thèmes :
– La révolution communale,
– La Commune au pouvoir,
– Communards et Versaillais,
– La fin de l’expérience et le souvenir de la Commune.
Les 18, 19 et 20 septembre, dans le cadre de l’exposition sur les 50 ans de l’ADSB, les généalogistes seront heureux de vous accueillir au château de Bouc-Bel-Air de 10h à 18h. Présentation d’une trentaine de panneaux sur le thème « Les métiers de nos ancêtres »
Question/Réponse dans « les avis des experts » de Geneanet
J’ai dans ma généalogie familiale deux mariages pour le même couple, à un an d’intervalle, dans deux communes voisines mais de part et d’autre de la frontière (belge). Les époux sont mariés “devant l’église” de Meaurain (Belgique) le 20 mai 1793, acte signé par “pastor in Flamengrie”. Le double mariage est-il normal et fréquent à cette époque?
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Oui, le double mariage des protestants était fréquent en France sous l’Ancien régime. Pour la religion protestante, un mariage catholique n’était pas viable religieusement. Inversement, vis à vis de la loi française, un mariage protestant n’était pas légitime ; une des conséquences était que les enfants étaient considérés comme bâtards et donc n’avaient pas le droit à l’héritage.
C’est pourquoi les protestants faisaient un double mariage : devant le pasteur pour leur foi et devant le curé pour leurs droits.
De plus, l’époque des deux mariages de vos ancêtres (1792-1793) est située à la charnière d’un immense bouleversement social et politique en France : avant le 20 septembre 1792, la société d’Ancien régime est catholique : légalement il n’y a pas la distinction actuelle entre le civil et le religieux, par exemple, entre l’acte religieux du sacrement de baptême et l’acte civil de naissance. Avant le 20 septembre 1792, on parle de sujets du roi, tous catholiques, sous peine d’être brulé au bûcher ; après cette date on parle de citoyens. Nous sommes dans une période de révolution et de guerre. C’est la victoire de Valmy, le 20 septembre 1792, qui donne le pouvoir aux révolutionnaires de déclarer officiellement que la nation française devient civile et non plus religieuse. D’où la création de l’état civil le 21 septembre 1792, donnant dorénavant la légitimé à tout mariage, sans connotation religieuse.
En 1787, un premier édit de tolérance accordait aux protestants un état “civil” (non religieux), généralisé en 1791 aux juifs et aux non-catholiques (athés, …). A partir du 21 septembre 1792, ceci n’est plus une tolérance, mais général et officiel. En 1801, lors du Concordat entre la France et le pape, Napoléon impose la priorité du mariage civil avant le mariage religieux ; de nos jours encore, seul le mariage civil entraîne des droits juridiques et il est passé à la mairie avant la bénédiction nuptiale à l’église.
Pour la Sygene, Chantal COSNAY généalogiste à Aix en Provence (13)
Imaginez que vous soyez en 1720, en Provence, pendant la grande peste… vous avez dû avoir besoin d’une attestation de déplacement pour circuler …. Comme celui-ci
Maintenant, faisons un petit saut dans le temps ; vous voilà en 1813 ; la Prusse vient de déclarer la guerre à la France ; puis c’est le tour de l’Autriche… votre profession vous obligeant à circuler d’un point à un autre de la France… vous avez dû avoir besoin d’une attestation de déplacement pour circuler …. Comme celui-ci
Revenons à 2020 ; nous avons eu besoin d’une attestation de déplacement pour circuler …. Comme celui-ci
l’Histoire est un éternel recommencement !
Merci à Barbara, Claude et Jeanine!
Les généalogistes de l’ADSB confinés mais très actifs!
Un cousin germain est le fils de l’oncle ou de la tante de la personne considérée. Consanguin lorsqu’il s’agit du côté paternel et utérin lorsque qu’il s’agit du côté maternel.
Que voulait dire le mot “rentier” dans les années 1650
Un rentier était un titulaire d’une rente et en tirant tout ou partie de ses revenus. Une rente était officielle, donc passée devant une institution (donc archivée pour faire preuve) ; soit une rente sur une terre vendue (acte passé devant notaire), soit une rente seigneuriale ou royale (acte passé devant une cour seigneuriale ou royale – donc archives correspondantes).
Que signifiait, au XVIIIe siècle, l’appellation “Bourgeois”, référencée comme profession dans les actes de l’état civil?
L’appellation “Bourgeois” donnait des privilèges mais aussi impliquait des obligations.
Il est dit, dans la coutume de Paris, que pour être “bourgeois de Paris”, on devait y habitait durant un an et un jour, mais aussi payer les taxes de la ville, contribuer à la charité publique, participer à la milice urbaine. Il fallait demander des lettres de bourgeoisie.
Il est possible de trouver des listes de bourgeois qui énumèrent les
habitants d’une ville où sont seulement indiqués les noms des chefs de
famille.
Ils sont à chercher dans les fonds des archives municipales en
sous-séries BB (Administration communale), CC (Finances et
contributions) et HH (Industrie-Commerce). Les registres de bourgeoisie
servaient à inscrire les nouveaux bourgeois.
Geneanet /Autour de la généalogie/Les avis des experts
Aujourd’hui l’ordinateur est l’outil indispensable au généalogiste :
il nous permet de trouver et récupérer des images numériques d’actes venant de
registres souvent inaccessibles… Mais la plupart du temps ces images numériques
ne sont pas en bon état : le texte est pâle, des taches intempestives
empêchent la lecture, le texte de la page suivante apparaît sur la page à décrypter…
Il faut alors « arranger » ces images pour les rendre plus lisible et
présentable pour un livre d’ancêtres… ou une exposition !
En voici un exemple :
Image numérique d’un acte original Même image numérique après « restauration »
S
de marie
anne Sause
L’an mil sept cent quatre vingt dix et
le second janvier marie anne Sause épouse
de pierre gide fournier mourut hier agée
d’environ trente ans apres avoir reçu les
sacrements de l’eglise dans sa derniere
maladie et a eté ensevelie ce jourd’hui
dans le cimetiere par nous curé soussigné
presents et temoins le frere christophe
chave hermite et françois gilloux qui ont
signés avec nous.
Pour les membres de « l ’activité généalogie », possédant un Mac OS, ces opérations ne posent pas de problème et si besoin je peux les aider. Mais cela se compliquait pour les utilisateurs de windows ; là c’était la débrouille!
Alors cette année, grande nouveauté au sein du groupe : Michel
Lambersend, un des animateurs de « l’activité informatique » a
accepté durant ces dernières semaines, d’adapter ses « cours d’informatique »
aux besoins des généalogistes ! Beau cadeau pour terminer 2019 en beauté !
Bientôt tous les
généalogistes jongleront avec les notions de recadrage, exposition, contraste,
rognage, traitement des couleurs, annotation et encadrement de texte…
Merci Michel !
Cher lecteur,
cet article vous a-t-il intéressé ? Avez-vous un Gide ou un Sause parmi
vos ancêtres ? Savez-vous ce qu’était un fournier ? Ecrivez-nous à
l’adresse suivante : adsbgene@gmail.com
et nous vous répondrons.
Voici un très bel acte de sépulture trouvé aux Archives Départementales des Bouches-du-Rhône (AD13) dans le registre d’Albertas de l’année 1778, page 11.
En voici la transcription pour vous
aider :
1 l’an que dessus et le Neuviéme Septembre,
Messire
2
pierre de gaillard chevalier, ancien officier des g
3
aleres du roi, epoux de dame Marie Magdelaine
4
louise elizabeth du mons, agé d’environ cinquante
5
ans, mourut hier sur cette parroisse à l’auberge du
6
pin, sur le grand chemain de Marseille à aix, et a
7
été inhumé ce jourd’hui dans le cimetiere par Nous Curé
8 de Simiane sous-signé, presens et temoins Messires jean joseph
9
jaufret Secondaire de ce lieu d’albertas et andré lauren Michel
10
secondaire des Milles qui ont signés avec nous
Michel Jauffret
vi S. Sage ainé Curé
Pretre de Simiane
Qui était cet illustre personnage venu mourir chez nous ?
Le grand dictionnaire historique ou Le mélange curieux de l’histoire sacrée et profane (Tome 5 dans Gallica/b.n.f.) nous renseigne :
Pierre de Gaillard, enseigne de vaisseaux du roi, marié avec Elisabeth du Mont, est le fils de Gabriel de Gaillard, lieutenant des galères du roi, époux de Marquise de Camps.
Pierre est le descendant de la longue lignée des de Gaillard, seigneurs de Ventabren. Avec Elisabeth, ils auront trois enfants dont Joachim, marquis de Gaillard, député des Bouches-du-Rhône et chevalier de l’ordre royal de la Légion d’honneur, qui naquit à Marseille le 9 avril 1753 [Base Léonore].
Pourquoi mourir à Albertas, à l’auberge du Pin ?
L’hypothèse la plus plausible est que Pierre de Gaillard voyage entre Marseille et Aix lorsqu’il décède.
En effet nous savons qu’à cette époque
existe le relais de poste du Pin, sise sur le terroir d’Albertas et dirigé par Michel
Gibelin (avocat, maître de la poste aux chevaux d’Aix et du Pin). La fonction
du maître de poste est de transporter les dépêches du Roi et des particuliers aisés.
Dans ce relais de poste travaillent postillons, garçons d’écurie, bourrelier,
maréchal-ferrant et domestiques pour s’occuper des voyageurs, …. voyageurs qui descendent
à l’auberge du Pin pour se restaurer ou se reposer pendant que les chevaux de
la malle-poste sont changés. Mais Pierre de Gaillard n’est pas reparti…