La municipalité de Bouc Bel Air a récemment organisé des réunions publiques pour présenter le projet d’aménagement de l’avenue Thiers porté par le Conseil départemental.
Il s’agit de poursuivre jusqu’au Puits Morandat, en trois tranches et de la même manière, l’aménagement d’une voie verte déjà réalisé de San-Baquis au chemin de Sauvecanne.
On ne pourrait que se réjouir de ce projet car il va améliorer la sécurité sur cette voie fréquentée par plus de 9 000 véhicules par jour et favoriser les mobilités douces (piétons, vélos, etc.). Mais il contient un élément inacceptable : l’arrachage de la soixantaine d’arbres situés entre l’avenue P. E. Victor (feux tricolores) et l’avenue de la Crau, essentiellement de magnifiques pins parasol d’une cinquantaine d’années.
Après l’abattage sans concertation il y a quelques années de 92 superbes cyprès bleus protégeant du vent le tennis municipal, c’est un nouveau massacre à la tronçonneuse qui est prévu juste à côté !
Ce projet a manifestement été conçu dans l’optique d’aménagement ayant prévalu jusqu’au tout début de ce siècle, où les arbres d’intérêt présents ne constituent qu’une variable d’ajustement. De nos jours l’optique a totalement changé, c’est le projet qui doit s’adapter à l’existant et non le contraire. Et le remplacement de pins parasol ne nécessitant aucun arrosage par de jeunes arbres d’autres espèces qui devront être arrosés pendant plusieurs années et des jardinières nécessitant un arrosage permanent est un non-sens au moment où les sécheresses sont de plus en plus nombreuses et sévères : rappelons que, sur instruction préfectorale, la municipalité a dû arrêter cet été l’arrosage des bacs à fleurs et des pelouses.
Mais tout n’est pas perdu. D’abord parce que des relevés effectués par l’ADSB ont montré que le projet n’était pas du tout incompatible avec le maintien de la quasi-totalité des arbres, la présidente de l’ADSB en a informé les autorités concernées. Ensuite, car depuis 2016 l’article L 350 – 3 du code de l’environnement stipule qu’un projet d’aménagement ne peut détruire un alignement d’arbres sans l’accord du préfet. De plus, en supprimant l’abattage-replantation et l’implantation de jardinières sur la section concernée, l’aménagement y serait certainement moins coûteux, sans parler des économies d’eau.
Le projet étant susceptible d’être modifié par le Département, les pins peuvent être sauvés. Mais pour cela il est indispensable que chaque personne se sentant concernée par ce gâchis se joigne à la mobilisation qui est en train de se développer : AUX ARBRES CITOYENS !
Jean-Pierre Roubaud
08 12 2022