Monsieur le Maire,
Plusieurs adhérents de l’ADSB m’ont fait part de leur inquiétude quant à l’envahissement progressif de la colline Sous le Crêt par le figuier de Barbarie. Ceux des participants au récent rallye pédestre organisé à l’occasion du cinquantenaire de l’ADSB pour qui ce lieu n’était pas familier ont été surpris par son abondance.
Cette espèce exotique envahissante, de la famille des cactus, est déjà bien présente dans la zone très rocailleuse située à l’est et se développe à présent vers l’ouest où de très jeunes pieds sont observés jusqu’au chemin de la Baume du Loup.
Nous sommes conscients que ce phénomène n’a pas de conséquences sur la sécurité publique, et aussi que certains riverains apprécient le caractère exotique du figuier de Barbarie.
Mais sur le plan environnemental cette évolution est tout à fait regrettable, car elle met en péril un paysage familier comprenant des séquences de pelouse sèche, présentes en particulier de part et d’autre du chemin qui conduit en ligne droite de l’avenue Thiers au terrain de boules et déjà souvent malmenées par les sangliers.
L’étude sur la biodiversité menée dans le cadre de la révision du PLU n’évoque pas ce sujet car elle est centrée sur les espèces endémiques à protéger le cas échéant.
Si rien n’est fait, en une génération cette colline très prisée des promeneurs aura un petit air de djebel. Cette prévision peut paraître excessivement pessimiste eu égard à la situation actuelle, mais nous sommes certains que tout botaniste spécialiste des plantes invasives pourra vous la confirmer.
D’ores et déjà on peut en observer une sorte de préfiguration : par exemple en prenant à droite juste après la barrière située au bout de la voie desservant le lotissement du Soleil et en longeant les clôtures riveraines le plus loin possible ; ou, à l’autre extrémité, en observant la zone située en contrebas de l’Hôtel de ville. On rencontre d’importants îlots qui constituent autant de centres de dissémination.
Il serait irréaliste de viser une éradication : il faudrait pour cela extirper à la barre à mine des quintaux de matériel végétal et les évacuer. Car une fois arrachées, ce qu’on appelle communément les raquettes se bouturent si elles sont laissées sur le sol et donnent rapidement naissance à de nouveaux individus. C’est cette nécessité d’évacuer et de détruire qui rend la lutte individuelle impossible : s’il est facile d’arracher un jeune plant avec les pieds et un bâton de marche, il est difficile de le mettre ensuite dans un sac à dos pour le porter à la déchetterie…
En revanche il paraît tout à fait envisageable de contenir l’espèce là où elle commence à peine à s’implanter, c’est à dire dans la partie occidentale où se trouvent les pelouses sèches.
Le plus expédient nous paraîtrait être, après avoir mené une campagne d’information, d’organiser une journée annuelle de mobilisation citoyenne où, avec l’appui logistique des services techniques municipaux, des volontaires s’emploieraient à détruire et évacuer les jeunes plants, avec les conseils techniques du Parc National des Calanques qui, confronté au même problème, met en œuvre une politique de lutte très résolue, dans des conditions de milieu très difficiles.
Par ailleurs, nos adhérents seraient tout à fait à même de vous informer sur les autres terrains communaux en cours d’envahissement, afin d’y étendre la lutte.
Une telle démarche visant à préserver l’environnement de notre commune nous paraîtrait cadrer parfaitement avec le concept de Ville Nature que votre municipalité s’emploie à appliquer au quotidien.
Vous remerciant par avance pour l’attention que vous porterez à cette proposition, je vous prie d’agréer, Monsieur le Maire, l’assurance de mes sentiments distingués.
La présidente,
B. Recorbet